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Reliquäts  
(2022)

Par définition, la relique signifie “ce qui reste des personnages sacrés et qui fait l’objet d’un culte”.  

Ces femmes sont incomplètes, diaphanes, privées d’une partie de leur être. La série pose la question des enjeux liés à la représentation des sujets féminins. N’est représenté que ce qui reste de femmes privées de leurs singularités et réduites à leur seule beauté factice et plastique.

La sacralisation de la beauté venusienne, idéal de grâce, idéal du corps jeune et parfait est délétère en ce qu’elle véhicule une image amputée et illusoire des femmes. Alimentant l’adoration de simulacres, simulacres qui, par définition, sont apparences, ne renvoyants à aucune réalité sous-jacente et prétendants valoir pour cette réalité elle-même. En d’autres termes, le mirage de la beauté fantasmée et illusoire.

 

Une beauté surnaturelle, déifiée et sublimée par le traitement éducloré des sujets féminins, les renvoyants à une fonction purement  décorative, à un objet de désir, à des êtres creux et inconsistants.

Une représentation normée par des codes esthétiques immémoriaux cantonnant et reduisant les sujets féminins à des postures lascives et passives, arborant des corps gommés, lissés, cérusés, retouchés, fardés, épilés... des corps privés de leur réalité crue, brillants par l’absence de particularités, d’individualité, sans substance. Un idéal de beauté trouvant son essence dans la dissimulation et la privation. 

Corps évanescents, désincarnés, décharnés, reliquats de figures féminines en proie à un processus d’effacement.

Fuite inexorable de volutes d’être, laissant place à des enveloppes charnelles vacantes.

Allégories du vacillement de l’être féminin inhérent au sacre de la beauté.

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